illustration Bastien Romero : vers la finale nationale MT180 !
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Changement climatique et risques 3 min

Bastien Romero : vers la finale nationale MT180 !

Finaliste du concours ma thèse en 180 secondes, Bastien Romero est un chercheur original. La scène, il la connait, et elle ne l’effraie plus depuis longtemps grâce à son expérience théâtrale. Après un parcours à l’Université d’Aix-Marseille, il est entré en thèse à INRAE PACA sous la direction d’Anne Ganteaume de l’unité RECOVER. Aventurier curieux, il relève les défis. Et le premier d’entre eux fut sa thèse elle-même !

Publié le 08 juin 2021

Des feux de forêt…

J’ai fait une quantité de terrain astronomique, ce qui est parait-il de plus en plus rare.

En Méditerranée, les feux représentent une pression de sélection depuis des millénaires qui a poussé les espèces végétales à développer des stratégies d’adaptation spécifiques. Mais du fait du réchauffement climatique, nombre de ces espèces pourraient bien ne pas s’adapter… C’est en réponse à cela que Bastien Romero introduit sa problématique : la variation des caractéristiques liées au feu et l'inflammabilité chez deux espèces de pin ayant des stratégies d’adaptation différentes face aux feux, selon la fréquence des ces derniers.

 Etalées sur plus de trois ans, ses recherches l’ont mené bien loin de chez lui : « J’ai fait une quantité de terrain astronomique, ce qui est parait-il de plus en plus rare. J’en ai fait pendant deux ans, entrecoupés de sessions de rédactions et analyses de résultat. C’était aussi un temps équivalant de laboratoire, avec des analyses génétiques, de contenus chimiques, pour croiser toutes ces données-là. Un travail hors du bureau très conséquent. » Levés à l’aube, il s’agissait pour Bastien et son équipe de se rendre à plus de 1000 m d’altitude pour aller prospecter les échantillons de populations de pins, après avoir étudié au préalable les contours de feux par image satellite. 

C’est aussi avec le technopôle INRAE d’Avignon qu’il a pu rédiger ses articles, il revient sur cette rencontre : « On a fait des sessions de rédactions quatre mains avec Ivan Scotti, c’était aussi un super moment de voir comment un chercheur expérimenté pouvait rédiger des articles ». Avec un article déjà publié, le jeune doctorant en soumet maintenant deux autres, dans un journal américain et un journal anglais ; l’un porte sur « l’inflammabilité et les terpènes », les composés chimiques présents dans les plantes, l’autre sur « les études génétiques du pin d’Alep, variation de la sérotinine », donc les cônes sérotineux, qui restent fermés pendant plusieurs années en attendant le passage d’un incendie.

…aux feux des projecteurs !

les jalons sont bien posés, il faut juste s’y mettre, comme pour publier un article scientifique avec une charte bien précise.

En résidence dans une compagnie de spectacle, Bastien Romero est déjà musicien et acteur sur scène. Le concours MT180 est donc pour lui un exercice intéressant, tant pour présenter la teneur de ses travaux que pour enrichir son jeu scénique. L’occasion saisie, il a accès à des formateurs de haute volée tel que Olivier Chabrol, Delphine Foucou et Christophe Rodo, renforts déterminant pour l’écriture de son texte. Exercices de diction, d’écriture, de jeu de scène, une recette équilibrée est attendue : « Si le corps n’est pas là, ça ne fonctionne pas. » Bien moins anxieux pour le concours que pour la soutenance de sa thèse, le candidat INRAE se hisse jusqu’en finale, laquelle aura lieu le 10 juin. « Mon point fort c’est l’oral […] les jalons sont bien posés, il faut juste s’y mettre, comme pour publier un article scientifique avec une charte bien précise. »

Sa recette pour réussir ? Eviter d’exagérer son jeu, ou de faire trop d’humour. Il insiste qu’il reste difficile de ne pas s’éloigner du propos alors que l’on apprend un texte par cœur, en le répétant des centaines de fois. Bastien confie adorer faire des blagues sur scène, mais cela passe après la maitrise de l’exercice. « Pour le finaliste national Stephen Peter Assagli, c’est un autre contrepied, sans humour, car le sujet ne s’y prête pas ; mais ça marche très bien, avec une autre posture. » ; et en effet, on retrouve parmi les 16 finalistes de nombreux styles de jeu différents, en lien avec leurs parcours et sujets de thèse respectifs.

Heureux d’avoir créé de nombreux liens avec l’équipe PACA du concours, le doctorant s’avance serein vers la finale. Pour lui, le concours permet au public profane de s’intéresser à de nouveau sujets aussi attrayants que variés, à défaut d’être véritablement explicite sur le contenu des recherches. Un baptême de feu pour ces pommes de pins pyrophiles, qui emmèneront peut-être Bastien Romero jusqu’à la finale internationale le 30 septembre 2021 à Paris.

MINI-CV

Formation

  • Doctorat, INRAE Aix-en-Provence Novembre (2017 - Present)
  • Master en Ecologie (Biologie évolutive et écosystèmes) Campus St Jerome, Aix-Marseille Université, Marseille (sept 2014 - juin 2016)
  • Licence en Biologie des Ecosystèmes Perturbés (ECOP), Campus St Charles, Aix-Marseille Université, Marseille (sept 2013 - juin 2014)                                              

Expérience professionnelle

  • Ingenieur d'étude, Influence des terpenes dans l'inflammabilité (mai 2017 - nov 2017 & sept 2016 - nov 2016)

 

 

 

 

Antoine Seuront RédacteurPôle éditorial

Contacts

Anne GanteaumeDirectrice de rechercheRECOVER

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