Société et territoires 2 min
Avis sur le contexte multipartenarial des recherches
Le Comité consultatif d’éthique pour la recherche agronomique commun à l'Inra et au Cirad a rendu son troisième avis relatif au contexte multipartenarial des recherches. L’avis présente une approche du partenariat selon un mode réflexif privilégiant le débat. Il formule des recommandations à destination des différents acteurs du partenariat.
Publié le 20 juin 2012
Le partenariat occupe une place très importante dans l’exercice de la recherche au Cirad et à l’Inra, pour des raisons scientifiques, techniques, institutionnelles, financières et sociales. Dans ces deux organismes de recherche finalisée, les recherches visent à répondre à des problèmes issus de la pratique de différents acteurs socio-économiques. Le partenariat représente, de ce fait, une valeur intrinsèque, contribuant à la progression des connaissances ainsi qu’à la formulation de réponses à des questions scientifiques suscitées par des enjeux de société, voire à susciter des projets de recherche nouveaux. L’Inra et le Cirad sont habitués à construire des relations partenariales. Néanmoins, depuis plusieurs années, les partenaires des projets sont de plus en plus nombreux, et leurs statuts, leurs origines géographiques et leurs moyens sont souvent très différents.
Le Comité d’éthique de l’Inra (Comepra) avait adopté en 2001 un avis sur la question du partenariat et celui du Cirad avait émis, en 2004, un avis sur les conditions d’intervention auprès des sociétés rurales des pays du Sud. Le changement de contexte, notamment lié à la globalisation et à la complexité des problématiques de recherche, rendait nécessaire une nouvelle réflexion. Proposer une réflexion commune à deux établissements qui abordent le partenariat de façon différente pouvait engendrer des difficultés pour le Comité d’éthique. Cependant, celles-ci se sont trouvées atténuées du fait même de la convergence observée dans les dernières années vers une pratique multipartenariale qui a permis de faire une analyse et des recommandations qui, tout en restant proches du contexte des deux organismes, présentent un caractère plus général. Être partenaire, c’est produire avec un autre quelque chose de plus de ce qui aurait été produit seul, note le Comité tout en reconnaissant l’existence de la compétitivité et de la concurrence dans le monde de la recherche.
Le Comité a jugé que son travail n’était pas de ”dire l’éthique“, mais de susciter l’esprit éthique en donnant des repères. L’avis propose donc de réfléchir à l’attitude intellectuelle qui devrait être celle des responsables des deux institutions, mais aussi celle des chercheurs qui engagent celles-ci dans des partenariats et qui participent à leur mise en oeuvre. Il est ainsi apparu au Comité qu’une approche éthique du partenariat pouvait puiser dans un mode réflexif qui privilégie le débat entre partenaires libres et égaux et permet d’élucider les prémisses de l’action dans laquelle chacun envisage de s’engager. Une démarche éthique du débat est indépendante des caractéristiques propres à l’institution qui s’y engage, mais aussi des spécificités des partenaires avec lesquels elle travaille.