13 mars 2020 14 h - 16 h Terminé

Jouy-en-Josas, Auditorium du bâtiment 442

Séminaires "Approches thérapeutiques alternatives pour la physiopathologie des voies aériennes de la fibrose kystique" et "Listeria monocytogenes, un ancien modèle de nouvelles découvertes."

Conférences MICALIS de Vinciane Saint-Criq, équipe ProbiHôte et de Alessandro Pagliuso, équipe EpiMic.

illustration Séminaires
© INRAE
Approches thérapeutiques alternatives pour la physiopathologie des voies aériennes de la fibrose kystique

Vinciane Saint-Criq, Micalis - équipe ProbiHôte

La fibrose kystique (FK) est le trouble autosomique récessif le plus courant dans les populations du Caucase et touche environ 80 000 personnes dans le monde. Elle est due à des mutations du gène CFTR (Cystic Fibrosis Transmembrane Conductance Regulator), qui code un canal anionique, situé dans la membrane plasmique apicale et transportant principalement des anions Cl- et HCO3-. La physiopathologie des voies respiratoires, caractérisée par la présence de mucus épais et d'infections récurrentes, est la principale cause de mortalité et a donc fait l'objet de nombreux programmes de recherche. La mutation la plus fréquente de CFTR (F508del) entraîne un défaut de traitement, une accumulation du canal dans le réticulum endoplasmique (ER) et une dégradation accrue à travers le protéasome. Récemment, de nouveaux produits thérapeutiques ont reçu l'approbation de l'Agence européenne des médicaments (EMA) et / ou de la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis. Ces médicaments permettent (i) le trafic de CFTR depuis l'ER vers la membrane plasmique - ce sont des correcteurs - et / ou (ii) l'ouverture du canal - ce sont des potentialisateurs. Cependant, on estime qu'environ 15% des personnes atteintes de mucoviscidose ne bénéficieront pas de ces thérapies car elles présentent soit des mutations très rares, soit sont considérées comme non répondantes même si elles sont porteuses de la mutation F508del. Dans cet exposé, des approches thérapeutiques alternatives, qui pourraient bénéficier à tous les patients atteints de mucoviscidose, indépendamment de leur génotype, seront présentées. Plus particulièrement, la présentation portera sur les stratégies qui pourraient 1) renforcer l'immunité innée ou 2) moduler l'homéostasie acido-basique des voies respiratoires.
Publications de Vinciane Saint-Criq

Listeria monocytogenes, un ancien modèle de nouvelles découvertes

Alessandro Pagliuso, Micalis - équipe EpiMic

L'ARN est récemment apparu comme une nouvelle façon pour les bactéries de communiquer avec leur hôte. Plusieurs études ont rapporté la présence d'ARN dans les vésicules membranaires (MV) ou à l'extérieur des MV, peut-être sous forme de complexes ribonucléoprotéiques. Les protéines qui se lient et stabilisent les ARN bactériens dans l'environnement extracellulaire n'ont pas été rapportées. Au cours de mes études postdoctorales à l'Institut Pasteur (2014-2019), j'ai découvert que le pathogène bactérien L. monocytogenes sécrète une petite protéine de liaison à l'ARN que j'ai nommée Zea. Zea module la virulence de L. monocytogenes. Nous montrons que Zea se lie et stabilise un sous-ensemble d'ARN de L. monocytogenes qui est enrichi en ARN dérivés de phages, provoquant son accumulation dans le milieu extracellulaire. De plus, Zea lie le capteur d'immunité innée non auto-ARN mammifère RIG-I et potentialise la production d'interféron dépendante de RIG-I pendant l'infection. Cette étude révèle comment les ARN extracellulaires bactériens participent à la diaphonie hôte-pathogène et mettent en lumière une nouvelle façon pour un pathogène bactérien de déclencher une réponse à l'interféron.

Publications de Alessandro Pagliuso

 

 

Muriel Thomas MICrobiologie de l'ALImentation au service de la Santé

Hélène Bierne MICrobiologie de l'ALImentation au service de la Santé