Société et territoires Temps de lecture 5 min
La traction équine agricole dans la transition agroécologique
La traction équine, entendue ici comme englobant l’usage de chevaux et d’ânes de travail, a disparu des exploitations agricoles européennes au milieu du 20e siècle avec le développement des tracteurs. Cette pratique ré-apparait au début des années 1980 et de manière croissante aujourd’hui, comme une forme d’innovation agroécologique prometteuse mais encore peu analysée en tant que telle.
Publié le 28 mars 2024

Cette pratique suscite un intérêt croissant chez les agriculteurs et porteurs de projets agricoles, dans les réseaux et organismes professionnels, et dans la recherche.
Pourtant, les travaux s’intéressant à la traction équine dans sa contribution à la transition agroécologique sont encore rares ou en tout cas mal repérés. En particulier, peu de travaux de recherche abordent la traction équine au prisme des enjeux agronomiques, de santé des sols en interaction avec le changement climatique, de l’intérêt qu’y portent de nouvelles générations d’agriculteurs, des formes d’innovation technologique auxquelles elle donne lieu, des enjeux économiques et de filières, ou encore des enjeux liés au travail de l’animal et au bien-être animal, dans un contexte où la place de l’animal en agriculture génère de plus en plus de débats et controverses.
La nécessité de mettre les acteurs en relation
INRAE et l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE) ont organisé le 28 mars 2024 une journée dédiée à l’étude des pratiques de la traction équine en agriculture, à Avignon, dans le cadre du projet de recherche PETTA (La place des équidés de travail dans la transition agroécologique). Cette rencontre a rassemblé les scientifiques et les acteurs professionnels du domaine (agriculteurs, formateurs et prestataires en traction équine).
Une conférence de Bernadette Lizet, ethnologue, directrice de recherche honoraire au CNRS, a porté sur la relance, les réseaux et les métiers de la traction animale en agriculture. La matinée a donné place à une démonstration de traction animale et mesure d’efforts, réalisée par Olivier Pichaud et Deny Fady de la SNPTA (Syndicat de la traction animale). Le programme s’est organisé en trois sessions d’exposés sur l’histoire et les réseaux des pratiques de traction en champs, sur les relations avec les équidés et leur bien-être, et sur les enjeux de durabilité pour les fermes et pour les sols.