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Bioéconomie 2 min

Sébastien Nouaille, le sculpteur d’ARN

Sébastien Nouaille, chargé de recherche au sein de l’unité Toulouse biotechnology institute (TBI) du centre INRAE Occitanie-Toulouse, est un passionné de biologie qui étudie aujourd’hui l'expression des gènes dans la bactérie Escherichia coli.

Publié le 06 novembre 2024

Comment êtes-vous arrivé à INRAE ?

Sébastien Nouaille : « J’ai connu l’institut en 1999 grâce à ma thèse en sciences biologiques, effectuée au centre INRAE de Jouy-en-Josas, dont le sujet était l'identification de facteurs d'hôtes améliorant la sécrétion de protéines hétérologues chez la bactérie Lactococcus lactis. Ensuite, j’ai poursuivi par un post-doctorat à l'Institut Cochin à Paris durant duquel j'ai complètement changé de thème. Je voulais explorer d'autres horizons et j’ai ainsi travaillé sur les mécanismes de désactivation du récepteur de l'insuline chez l'homme.

En 2005, un poste s’est ouvert à TBI, sur mon thème de recherche initial, et comme on n’oublie jamais son premier amour, les bactéries, j’ai postulé et intégré l’unité en tant que chargé de recherche INRAE. »

Quel est votre sujet de recherche ?

S.N. : « Mes recherches se concentrent sur la compréhension de la régulation de l'expression des gènes dans la cellule. Je me focalise sur la dynamique des ARN, des molécules très instables, rapidement produites et dégradées par la cellule. Plus de 4000 de ces molécules différentes sont exprimés en même temps à des niveaux variables pour assurer toutes les fonctions biologiques. Lors d’une perturbation, la cellule a de nouveaux besoins et doit reprogrammer les niveaux relatifs d’expression des gènes. Je cherche alors à comprendre ces mécanismes de dégradation au niveau de l'ensemble des gènes. Pour cela j’utilise des mesures de transcription de type omiques (technologies qui analysent l’ensemble des ARN simultanément) basés sur le séquençage à haut débit.

Ensuite, je me sers des connaissances sur les ARN et l'expression des gènes pour reprogrammer des châssis bactériens afin de leur faire produire des protéines d'intérêt biotechnologique, avec de nouvelles capacités ou propriétés enzymatiques.

Le but est de designer des enzymes pour leur faire faire exactement ce qu'on veut. Cela pourrait être utile par exemple dans des thérapeutiques, ou pour produire des anticorps avec de nouvelles fonctions chimiques. »

Avez-vous des missions complémentaires ?

S.N. : « Oui, je participe à la vie du département MICA en tant que membre du conseil scientifique, où nous évaluons les projets et les demandes de postes. Nous nous réunissons trois à quatre fois par an.

J'interviens également dans des masters de microbiologie à l’université Toulouse III - Paul Sabatier, j’accompagne les étudiantes et étudiants sur des analyses bibliographiques, le montage de projets de recherche théorique et fais partie de jurys d’évaluations. Enfin, je suis devenu sauveteur secourisme du travail car je ne voulais pas me retrouver face un problème sans savoir comment réagir. D’ailleurs, je milite pour que tout le monde se forme aux premiers secours, c’est si important ! »

Et après le bureau ?

S. N. : « Sculpture, bricolage, jardinage, apiculture…. J’aime les activités plutôt manuelles et ancrées dans le réel. Je pense que je suis un touche à tout qui n’est spécialiste de rien ».

Mini CV

2005 : Concours chargé de recherche, TBI, INRAE Occitanie-Toulouse
2003-2005 : Post Doc « Mécanismes de désactivation du récepteur de l’Insuline » - Institut Cochin, Paris
1999-2003 : Thèse « Facteurs d’hôte influençant la sécrétion de protéines hétérologues chez Lactococcus lactis » INRAE, Jouy-en-Josas
1998-1999 : DEA Sciences Alimentaires, Université de Saclay
1997-1998 : Maitrise à l’Imperial College, Londres