Changement climatique et risques 3 min

Retour sur l'aventure "Ma thèse en 180 secondes" avec Anne Baranger et Tom Ducrocq

Le 21 mars dernier se déroulaient les finales locales de "Ma Thèse en 180 secondes", concours international de vulgarisation scientifique.
Anne Baranger et Tom Ducrocq étaient de l'aventure. Rencontre.

Publié le 06 avril 2023

illustration Retour sur l'aventure "Ma thèse en 180 secondes" avec Anne Baranger et Tom Ducrocq
© MT180
  • Anne Baranger est en thèse au LESSEM. Anne faisait partie des 16 doctorants et doctorantes de l'Université Grenoble Alpes et de l’Université Savoie Mont Blanc finalistes de MT180 pour l’Académie de Grenoble.
    Son sujet de thèse : Caractériser la vulnérabilité des forêts au changement climatique par approche physiologique et démographique.
  • Tom Ducrocq est en thèse au sein de l'unité RiverLy (équipe LAMA). Tom était l'un des 12 finalistes de la finale locale MT180 de l'Université de Lyon.
    Son sujet de thèse : Analyses non-ciblées des sédiments du Rhône par spectrométrie de masse à haute résolution couplée à des techniques chromatographiques.
Anne, Tom, pourriez-vous nous présenter l'objet de votre thèse  ?
  • Anne  : Le but de ma thèse est d'identifier, en Europe,  des zones de vulnérabilité des forêts au changement climatique. Pour cela, j'utilise et confronte deux approches assez différentes : l'une qui s'intéresse à la tolérance au gel et à la sécheresse des espèces, et l'autre à la dynamique de leur population.
  • Tom  : Analyser la contamination en molécules de synthèse (pharmaceutiques, pesticides, plastifiants, etc.) dans les sédiments du Rhône pour repérer les tendances spatiaux-temporelles de la contamination du fleuve. L’approche se veut la plus large possible, c’est-à-dire que des milliers de molécules différentes sont recherchées.
Pourquoi avoir choisi cette thématique de recherche ?
  • Anne : Mon sujet de thèse me permet de combiner deux aspects de ma personnalité. D'un côté ma fascination historique pour les forêts. Depuis petite je sais que je veux y travailler d'une manière ou d'une autre, et mon parcours académique m'y a mené sans trop de détour. D'un autre côté, mon attrait pour les statistiques et la modélisation, que j'ai commencé à beaucoup apprécier pendant mes études. Enfin, et non des moindres, le choix de ce thème a aussi été le choix d'être à Grenoble et du style de vie qui va avec. C'est un élément important dans ma thèse parce que cela contribue à mon équilibre au quotidien dans mon travail.
  • Tom : La protection de l’environnement m’a toujours attiré et particulièrement les milieux aquatiques. J’adore l’eau, la mer, les lacs et rivières… Le fait d’aller en profondeur pour explorer la contamination chimique m’a fait penser aux chercheurs qui retracent les changements climatiques avec des carottes glacières. Sauf qu’en l’occurrence, ce n’est pas de la glace mais de la vase. En plus, pour ce sujet j’ai la chance d’utiliser une technologie de pointe stimulante et intéressante. 
Pourquoi souhaitiez-vous participer au concours “Ma thèse en 180 secondes” ?
  • Anne : Tout d'abord parce que j'aime bien mener des projets annexes qui gravitent autour de ma thèse, cela me permet de m'épanouir davantage dans mon travail et aussi de rester équilibrée. Et puis ensuite, parce que MT180 c'est un vrai challenge de vulgarisation et surtout, pour moi, de gestion du stress lors de la prise de parole en public.
  • Tom : En début d’étude post-bac, j’aimais regarder les vidéos YouTube « Ma thèse en 180 secondes » avant même d’avoir pour idée de faire un doctorat. Aujourd’hui j’ai l’occasion de m’essayer à cet exercice et j’ai envie de « rendre hommage » au sujet que l’on m’a donné que je trouve passionnant.
Que vous a apporté cette expérience ?
  • Anne : J'ai adoré le travail de vulgarisation parce qu'il force à se questionner sur les messages que l'on veut faire passer au public, et donc à se demander ce que l'on aime dans son travail. Dans la temporalité de ma thèse, j'ai trouvé cela très motivant de se questionner sur ce que je voulais transmettre aux autres. Par ailleurs, la formation proposée par l'Université Grenoble-Alpes pour le concours est géniale, chaque session a été un moment très formateur et très joyeux ! Enfin, la soirée de la finale locale est un moment inoubliable tant il m'a donné d'émotions intenses, je n'avais jamais eu l'occasion de parler devant un public aussi grand et c'était fabuleux!
  •  Tom : Ça m’a surtout rapproché de mon sujet. Je le vois un peu différemment et je comprends mieux ce qui est important, ce qui est innovant, ce qu’il peut apporter à la société, etc. Et en plus, grâce au concours et à la formation liée, j’ai pu rencontrer d’autres doctorants de divers domaines d’étude. C’était très sympa d’échanger avec eux.
Le recommanderiez-vous aux autres doctorants ?
  • Anne : 100%, c'est une superbe expérience.
  • Tom : Bien sûr ! Cependant cela prend du temps, pour l’écriture et l’apprentissage du texte. Je le recommande à tout doctorant passionné par son sujet et qui a envie de partager ce qu’il fait au grand public. Si je peux me permettre un conseil : faites-le en 2eme année de thèse. En première année, je n’aurais pas eu assez de recul sur le sujet et l’année prochaine c’est le temps qu’il manquera.
Un mot pour résumer cette expérience ?
  • Anne : Intense !
  •  Tom : Je dirais désinhibant. J’étais plutôt attiré par l’exercice d’écriture. J’appréhendais le passage devant un public mais une fois lancé je me suis senti à l’aise et j’ai pris du plaisir à raconter mon histoire, que ce soit en répétant devant des amis ou le jour J face au public.
A voir ou à revoir : les prestations de Tom Ducrocq et d'Anne Baranger :