Société et territoires 2 min

Optimiser les rendements agricoles à l’échelle mondiale pour répondre à une demande alimentaire croissante

COMMUNIQUÉ DE PRESSE - Une étude INRAE menée en collaboration avec l’université du Minnesota révèle des disparités à l’échelle du globe entre les rendements agricoles actuels et leur potentiel technique, soulignant l’importance d'optimiser les pratiques agricoles face à une demande mondiale croissante d'ici 2050. Les chercheurs mettent en lumière des potentiels de croissance des récoltes pour plusieurs cultures, notamment pour le maïs, le manioc et le sorgho, tout en alertant sur le risque de stagnation des rendements du riz en Asie. Des résultats parus le 26 janvier dans Nature Food.

Publié le 26 janvier 2024

illustration Optimiser les rendements agricoles à l’échelle mondiale pour répondre à une demande alimentaire croissante
© Pixabay

Si la population et la demande alimentaire ont tendance à stagner en Europe, ce n’est pas le cas dans tous les pays du monde. Une nouvelle étude menée par des chercheurs d’INRAE et de l’université du Minnesota a quantifié le potentiel de croissance des rendements agricoles futurs à l’échelle mondiale.

La croissance démographique et les changements de régime alimentaire prévoient une augmentation substantielle de la demande alimentaire mondiale d'ici 2050, variant de +35 à +60 % selon des estimations récentes. L'expansion des terres cultivées, souvent au détriment des prairies et des forêts, engendre des impacts environnementaux majeurs, exacerbant les problèmes climatiques et de biodiversité. De plus, la disponibilité limitée de nouvelles terres cultivables rend ce scenario non durable pour l’humanité. Ainsi, l'augmentation des rendements apparaît comme une solution cruciale pour satisfaire la demande alimentaire future.

 

L'étude a examiné les potentiels d'augmentation des rendements de 10 cultures majeures à l'échelle mondiale. À partir d’une analyse statistique d’une base de données agricole mondiale, les chercheurs ont cartographié les écarts entre les rendements réels obtenus entre 1970 et 2010 et les rendements potentiellement atteignables en tenant compte des conditions pédoclimatiques locales.

 

Résultat : des disparités significatives, selon les cultures et les régions. Ainsi, pour le maïs, le sorgho ou le manioc, le rendement réel reste éloigné du rendement atteignable dans de nombreuses régions, notamment en Asie, en Afrique et en Amérique centrale. Pour ces cultures, le risque de stagnation concerne moins de 40 % de la surface mondiale.

Cependant, la situation est plus préoccupante pour le riz, une céréale cruciale dans l'alimentation mondiale. Plus de 80 % des surfaces cultivées actuelles de riz pourraient connaître une stagnation des rendements, principalement en Asie. En Afrique par contre, des potentiels significatifs d'augmentation de rendement du riz existent, en particulier autour du golfe de Guinée.

Pour le blé, la situation est contrastée, avec des zones géographiques où le rendement a déjà atteint un plateau, comme par exemple en France, et des zones où la productivité reste éloignée du rendement potentiel, notamment en Inde et dans certaines régions d’Amérique du nord et d’Afrique.

Les scientifiques soulignent l'importance de guider les politiques agricoles à l’échelle mondiale en fonction de ces résultats. Ces orientations nécessitent de s’appuyer sur un fort investissement dans la recherche et la mise en place de systèmes agricoles durables.

Référence

Gerber, J.S., Ray, D.K., Makowski, D. et al. Global spatially explicit yield gap time trends reveal regions at risk of future crop yield stagnation. Nat Food (2024). https://doi.org/10.1038/s43016-023-00913-8

En savoir plus

Agroécologie

Sécuriser la production agricole mondiale : démonstration des performances des cultures associées

COMMUNIQUÉ DE PRESSE - Face aux besoins alimentaires d’une population mondiale en croissance, sécuriser la production agricole tout en réduisant son empreinte environnementale est indispensable. La diversification des cultures est l’une des solutions agroécologiques pour intensifier durablement l’agriculture. Cependant la combinaison de plusieurs espèces cultivées dans une même parcelle agricole, une pratique traditionnelle largement utilisée dans les pays du Sud, est désormais remise en cause par l’urbanisation et le déplacement de main d’œuvre vers les villes, et reste une pratique peu utilisée dans les pays occidentaux. Devant ce constat, une équipe internationale de scientifiques issus d’INRAE, de l’université Wageningen aux Pays-Bas, de l’université d’Agriculture de Chine à Pékin et de l’université d’Agriculture de Mongolie Intérieure à Hohhot, mettent en exergue, par une analyse de 226 expérimentations agronomiques, l’intérêt objectif des cultures plurispécifiques. Des travaux parus le 3 janvier 2023 dans la revue PNAS.

05 janvier 2023

Alimentation, santé globale

Systèmes alimentaires et agricoles : TSARA, un plan de recherche en partenariat entre institutions africaines et françaises

COMMUNIQUE DE PRESSE - A l’occasion du Salon International de l’Agriculture 2022, l’initiative TSARA – Transformer les Systèmes Alimentaires et l’Agriculture par la Recherche en partenariat avec l’Afrique – vient d’être lancée. Initiée par deux instituts de recherche français– Cirad et INRAE – et conjointement construite avec une vingtaine de partenaires africains (des universités et instituts de recherche), l’initiative TSARA a pour ambition de renforcer les coopérations afin de promouvoir une agriculture, des systèmes alimentaires et des paysages agricoles, pastoraux et forestiers durables qui contribuent à la sécurité alimentaire, à la lutte contre le réchauffement climatique, au renforcement de la biodiversité, à la santé des hommes, des animaux et des écosystèmes ainsi qu’à l’emploi des jeunes et l’équité femmes-hommes. L’initiative a été présentée à plusieurs organisations internationales comme la Banque Mondiale, le FIDA et l’AFD.

03 mars 2022