illustration Nathan Ranc, sur la piste des animaux sauvages
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Biodiversité 3 min

Nathan Ranc, sur la piste des animaux sauvages

Nathan Ranc, ingénieur de recherche au sein de l’unité Comportement et écologie de la faune sauvage (CEFS) du centre INRAE Occitanie-Toulouse, est spécialisé dans l’écologie comportementale et du mouvement des animaux sauvages. Il porte un intérêt tout particulier aux aspects cognitifs et aux enjeux de conservation.

Publié le 10 mai 2023

Comment êtes-vous arrivé à INRAE ?

N.R. : « J’ai effectué un master en écologie et conservation de la faune sauvage à Stockholm en Suède, puis un doctorat en écologie animale à l’université d’Harvard, suivi d’un post-doctorat à l’université de Californie sur l’écologie du puma. Lors de mes études, j’ai réalisé plusieurs stages à l’étranger et c’est en participant au 6e Congrès Eurodeer, organisé à la station de recherche de Grimsö (Suède) en 2014 et dédié à l’étude du chevreuil, que j’ai pu rencontrer les chercheurs du CEFS. Initialement motivé par une collaboration sur le bouquetin ibérique, je me suis rapproché de l’unité, que j’ai finalement rejoint suite à l’admission au concours externe d’ingénieur de recherche en janvier 2022. »

Quelle est votre mission principale ?

N.R. : « J'étudie le comportement spatial de la faune sauvage par une approche bio-logging, c’est-à-dire l’utilisation de capteurs embarqués tels que les colliers-GPS. Mon travail vise donc à établir une réalité biologique à des données spatio-temporelles de façon à décrire et quantifier l’influence des facteurs environnementaux tels que l’hétérogénéité du paysage et les activités humaines sur le mouvement animal. »

Quels sont vos sujets de recherche ?

N.R. : « Mes sujets de recherche portent sur l’écologie et la conservation des grands mammifères. Je m’intéresse tout particulièrement au rôle de la mémoire spatiale, et plus généralement des expériences passées, dans la formation du domaine vital (lieu de vie qui concentre les activités d’un individu au cours de sa vie).

 

Mon travail comprend une composante terrain importante.

Actuellement, mes travaux se concentrent sur le développement et la mise en place de suivis à très haute fréquence du mouvement des chevreuils sur le site d’étude à long terme des Coteaux et Vallons de Gascogne. Cela comprend le développement d’outils de modélisation, en collaboration avec des collègues internationaux, afin d’analyser le flux de données. D’autre part, mon travail comprend une composante terrain importante. En effet, nous organisons des captures de chevreuils en hiver et de leurs faons au printemps afin de les équiper de colliers-GPS et in fine de récolter les données de leurs déplacements.

 

En parallèle, je travaille sur l’étude du mouvement animal dans un contexte de réintroductions à fins de conservation (notamment sur le bouquetin ibérique dans les Pyrénées et le rhinocéros noir en Afrique australe). Ces recherches ont à la fois un objectif de production de connaissances fondamentales sur la formation des domaines vitaux et d’informer les programmes de restauration d’espèces en cours et futurs.

 

Enfin, je m’intéresse à l’expansion fulgurante du chacal doré en cours à travers l’Europe. Dans ce contexte, j’étudie les causes de cette expansion, et notamment le rôle de la persécution historique du loup comme facteur déclencheur, et des conséquences biologiques de l’arrivée du chacal. »

Avez-vous des missions complémentaires ?

N.R. : « Je suis membre de plusieurs conseils scientifiques, du plan national d’action (PNA) sur les loups et les activités d’élevages, et du Parc national des Pyrénées. De plus, je suis vice-président du comité de l’IUCN Large Carnivore Initiative for Europe et membre du Canids Specialist Group, pour lesquels je participe à l’évaluation du statut de conservations des grands carnivores européens. Enfin, sur le centre, je suis membre du réseau « RSE Biodiversité » pour l’unité. »

Et après le bureau ?

N.R. : « Je suis passionné par l’observation de la faune sauvage et notamment des grands mammifères montagnards. Je profite de mon temps libre, jumelles au cou et longue-vue à l’œil, pour faire des séances d’affût et observer la faune des Pyrénées. »

Mini CV

 

2022 : Ingénieur de recherche INRAE au CEFS

2021 : Post-doctorat en écologie du mouvement - Université de Californie - États-Unis

2020 : Doctorat en biologie des organismes et de l’évolution - Université d’Harvard, États-Unis, en partenariat avec la Fondation Edmund Mach, Italie

2013 : Master en sciences de la biodiversité et de la conservation - Université de Stockholm - Suède

2011 : Licence de sciences en biologie générale - Université de Grenoble