Julien Ruesche entre recherche, éthique et bien-être des animaux d’élevage

Comment êtes-vous arrivé à INRAE ?

Julien Ruesche « Depuis petit, attiré par les animaux, je me suis tout naturellement dirigé vers une formation dans ce domaine, et j’ai intégré le lycée agricole de Vendôme pour suivre une formation d’animalier de laboratoire. J’ai eu l’opportunité de réaliser un stage sur le centre INRAE situé à Tours et après l’obtention de mon diplôme, j’ai été recruté en CDD en tant qu’animalier volailles et lapins. À la fin de ce contrat, j’ai candidaté à concours externe de l’institut et obtenu un poste à l’installation expérimentale de Langlade en 1999, aujourd’hui rattachée à l’unité GENPHYSE. »

Quelles sont vos missions principales ?

J.R. « Ma mission principale est d’assurer l’interface entre l’unité, les protocoles en génétique cunicole et porcine et les scientifiques. Je vérifie et saisis les données phénotypiques (généalogie des animaux, nombre de naissances, poids…) afin que les scientifiques analysent et réalisent les schémas de sélection pour améliorer la croissance et la santé des lapins et plus particulièrement les lapereaux.

"Je programme les calendriers d’élevage, mets en place de nouveaux protocoles, organise les bilans et les présentations de résultats expérimentaux."

Par exemple, en 2027 l’engraissage en cage ne sera plus autorisé. C’est pourquoi nous travaillons actuellement sur la conception d’un système d’élevage cunicole permettant l’accès des animaux à un parc en extérieur. Je suis chargé de traiter et de comparer les données en cage et les nouvelles données au parc afin de vérifier l’influence de l’hébergement sur les performances du lapin et son bien-être.

Je mets en place des chantiers expérimentaux, et interviens ponctuellement sur des chantiers spécifiques en cas de besoin de main d’œuvre ou d’une expertise particulière pour la pesée, l’analyse sanguine ou des biopsies.

Enfin, en collaboration avec l’équipe automatisme de l’unité, je participe au développement d’outils de phénotypages dédiés aux évolutions des besoins des scientifiques, comme par exemple la création d’un outil de mesure pour calculer la consommation individuelle chaque lapin. »

Avez-vous des missions complémentaires ?

J.R. « Oui, je suis membre du comité d’éthique régional science et santé animales, où je participe à la vérification des protocoles soumis afin que les principes en matière d’utilisation d’animaux à des fins scientifiques soient respectés, notamment le principe directeur européen des 3R : remplacer, réduire, raffiner.

De plus, je suis président de l’Association des usagers de la cantine - coopérative (AUC-COOP) du centre qui propose un service d’achats groupés de produits alimentaires locaux aux adhérentes et adhérents, ainsi que des animations autour de l’alimentation.

Par exemple, dans le cadre de la 34ème édition de la semaine du goût 2023, nous avons organisé un marché de producteurs. L’objectif étant de permettre des rencontres-dégustations avec les producteurs et productrices de l’AUC-COOP. »

Et après le bureau ?

J.R. « Je consacre mon temps libre à bricoler pour rénover ma maison. »