Jean-Félix Dallery, un jeune biologiste qui étudie les champignons phytopathogènes

Identifier les métabolites fongiques 

Recruté sur concours par le département Santé des Plantes et Environnement en tant que Chargé de Recherche, Jean-Félix Dallery a pris ses fonctions en 2019 dans l’unité BIOlogie et Gestion des Risques en agriculture, un pôle de référence en recherche sur les maladies fongiques des plantes de grande culture. Le jeune chercheur travaille au sein de l’équipe Effecteurs de la Communication Champignon-Plante dont les principaux objectifs sont de comprendre le mode d'action et les cibles végétales des effecteurs fongiques et les mécanismes de communication entre champignons et plantes.

Jean-Félix Dallery a pour objectif l’identification des métabolites secondaires fongiques impliqués dans le processus infectieux des champignons phytopathogènes et la caractérisation de leur rôle et mode d’action. Le jeune chercheur doit lever des verrous techniques et biologiques pour mener à bien ses recherches, car les champignons produisent exclusivement les molécules au cours de l’infection de la plante. Pour cela, il met en place des approches de biologie synthétique et moléculaire pour les produire en laboratoire à l’aide de la levure Saccharomyces cerevisiae. 

Avec ce projet, Jean-Félix Dallery souhaiterait démontrer comment, où et quand sont produits ces métabolites secondaires et étudier la dynamique des molécules dans les tissus malades. Pour cela, il lui faudra encore lever un verrou technique, en détectant les molécules directement au sein des tissus végétaux infectés en combinant microscopie et spectrométrie de masse. Cette étude permettra de comprendre plus finement le mode d’action des métabolites fongiques. 

De la plante aux champignons

C’est grâce à un module d’immersion dans un laboratoire au cours de sa licence de biologie et les discussions avec des enseignants-chercheurs que Jean-Félix Dallery a découvert la vie fascinante d’un laboratoire. Poussé par l’envie de comprendre comment fonctionnent les choses ainsi que par son intérêt pour les plantes et les microorganismes, il suivit des études de biologie végétale. Il effectua un doctorat à l’INRA de Grignon sur l’étude du métabolisme secondaire du champignon responsable de l’anthracnose des crucifères. Après sa thèse, il poursuivit avec un post-doctorat à l’Institut de Chimie des Substances Naturelles du CNRS afin d’étendre ses connaissances. 

Jean-Félix Dallery est très stimulé par son métier et la diversité des tâches qu’il est amené à réaliser. Pour lui, les champignons sont une source importante de substances aux propriétés intéressantes. Mais c’est une ressource qui reste très sous-exploitée et il y a encore plusieurs centaines de milliers de métabolites secondaires à découvrir. Les recherches menées par le jeune chercheur ont une portée interdisciplinaire car les substances naturelles isolées peuvent être intéressantes pour les acteurs des secteurs de l’agronomie, de l’environnement ou encore pour le secteur pharmaceutique.