illustration Jean-Claude Ogier, vingt ans au service des microorganismes
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Agroécologie 5 min

Jean-Claude Ogier, vingt ans au service des microorganismes

Quoi de commun entre les bactéries lactiques et les ravageurs de cultures ? Pas grand-chose pourrait-on dire spontanément ? Et bien détrompez-vous… Pour Jean-Claude Ogier, ingénieur au centre INRAE Occitanie-Montpellier, c’est toute une carrière, ou presque, consacrée à la science et aux microorganismes !

Publié le 25 mai 2018

Les bactéries qui donnent vie au lait, le transformant en fromages et autres produits laitiers jusqu’aux microorganismes utilisés pour lutter contre les ravageurs de culture : pour Jean-Claude Ogier, ce sont quelques vingt années passées au cœur de l’Inra et dévolues aux microorganismes et à leurs génomes sur fond de biologie intégrative.

Des bactéries lactiques…

Ingénieur agronome, Jean-Claude Ogier débute sa carrière professionnelle en Martinique, travaillant sur les fermentations dans une industrie rhumière. Après deux années très enrichissantes, il revient en métropole où, en 1997, un contrat de courte durée à l’Inra sur un projet de production d’éthanol carburant lui donne l’envie d’y poursuivre sa carrière.
Recruté dès 1998 en qualité d’ingénieur dans l’unité de recherche sur les Bactéries lactiques et opportunistes du Centre Inra de Jouy-en-Josas, Jean-Claude Ogier consacrera près de 10 ans de sa carrière aux bactéries lactiques et aux produits laitiers. Des lactocoques aux streptocoques en passant par les entérocoques et autres, il s’intéressa à toutes les bactéries ou presque, déployant les techniques les plus modernes de la biologie moléculaire pour les identifier et les caractériser, voyageant de la Corse à l’Égypte ou encore l’Italie au gré de l’origine des produits laitiers auxquels il s’est alors intéressé. Une période passionnante qui vaudra à Jean-Claude Ogier de se forger très vite une solide réputation dans le domaine de l’écologie microbienne.

… aux microorganismes pathogènes des insectes

Nématode
Nématode

Les années passent, Jean-Claude Ogier n’oublie pas cependant le sud de la France. Fin 2007, il retourne à Montpellier, aspirant à y trouver un peu plus de soleil et à y vivre autrement. Il intègre l’unité de recherche Diversité, génomes, et interactions microorganismes-insectes (Inra, Université de Montpellier) dont les travaux portent sur les mécanismes d'interactions entre des insectes ravageurs de culture et leur cortège de pathogènes et parasites (bactéries, virus, nématodes et microguêpes parasitoïdes) et prennent en compte la diversité des partenaires en s’appuyant sur la connaissance de leurs génomes.

Jean-Claude Ogier travaille là à mieux comprendre les mécanismes impliqués dans la virulence de bactéries entomopathogènes des genres Photorhabdus et Xenorhabdus. Celles-ci vivent en association symbiotique avec des nématodes des sols, des vers microscopiques qui s’introduisent dans le tube digestif des larves d’insectes et libèrent les bactéries qu’ils abritent. Elles vont causer la mort de l’insecte tout en permettant aux nématodes de se nourrir, de se reproduire et de se développer. Au cœur de ce trio infernal, il s’intéresse au rôle du microbiote bactérien dans le cycle parasitaire des nématodes pathogènes.
Dans son unité, Jean-Claude Ogier joue un rôle clé : il est référent en matière de génomique comparative et fonctionnelle des bactéries entomopathogènes et anime un axe de recherche sur le biocontrôle, travaillant fréquemment en partenariat avec des centres techniques agricoles et des partenaires industriels – citons par exemple, le projet Pro-Bio-Taupin – Évaluation de solutions de biocontrôle pour la protection des cultures contre les dégâts des taupins (PSPE2 2015-2017).

Et demain ?

Alors que son quotidien est déjà bien rempli, Jean-Claude Ogier se tourne déjà vers l’avenir avec ambition. D’abord, poursuivre le développement de ses projets. Qu’ils concernent la caractérisation du pathobiome nécessaire à la réussite parasitaire des nématodes entomopathogènes ou leur valorisation comme agents de biocontrôle, il aspire dans tous les cas à faire le lien entre recherche académique et finalisée.
Ensuite, penser un peu à lui et valoriser les compétences qu’il a acquises tout au long de sa carrière en soutenant une thèse de doctorat. Souhaitons-lui bonne route sur les chemins de la science !

 

 

Catherine Foucaud-ScheunemannRédactrice

Contacts

Jean-Claude OgierUMR Diversité, génomes, et interactions microorganismes-insectes (INRAE, Univ. Montpellier)

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