illustration  Biocontrôle : le partenariat entre les mains d’une experte
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Bioéconomie 3 min

Biocontrôle : le partenariat entre les mains d’une experte

Depuis le mois d’octobre 2016, Cécilia Multeau est chargée du partenariat et de l’innovation à INRAE dans le domaine du biocontrôle. Dès ses travaux de thèse, les liens entre recherche publique et recherche privée intéressent la jeune chercheuse. Pendant 7 ans, elle travaille à l’interface de ces deux mondes au sein de l’entreprise Biotop, spécialisée dans les solutions alternatives dans la protection des plantes, où elle se consacre à l’étude des densovirus et autres agents de lutte biologique. Aujourd’hui, elle met tout son savoir au service de la création de partenariat autour du biocontrôle pour l’Institut.

Publié le 20 mars 2017

De la paillasse au relationnel, un parcours qui a du sens

« Voir l’infiniment petit et comprendre le vivant ». Ces deux centres d’intérêt ont amené Cécilia Multeau à étudier la biologie après son baccalauréat. Attirée par la recherche appliquée où les résultats peuvent être transférés rapidement vers le public, elle choisit un Master professionnel à l’Université de Montpellier et poursuit avec une thèse. Elle est alors salariée de Biotop mais conduit ses travaux de recherche au sein de l’unité Diversité, Génomes et Interactions Microorganismes – Insectes de l’Inra à Montpellier. A l’issue de sa thèse, la jeune docteure est recrutée par cette filiale du groupe InVivo et poursuit ainsi ses travaux sur les densovirus, des virus d’insectes qui pourraient être utilisés en biocontrôle pour lutter contre des chenilles ravageuses de récoltes. Au total, elle approfondit le sujet pendant 7 ans.

Si Cécilia Multeau passe toujours du temps à la paillasse, elle apprécie de plus en plus être à l’interface entre la recherche privée et la recherche publique. Monter des partenariats fructueux est un vrai travail d’équilibriste : les délais pour faire avancer la recherche académique sont souvent perçus trop longs par les entreprises privées. A la suite d’une réforme sur le partenariat à l’Inra, la recherche et l’innovation sont désormais organisées en « segments d’innovation » regroupés en domaines animés par un cadre scientifique confirmé. Un poste sur mesure pour Cécilia Multeau. En octobre 2016, elle devient chargée de partenariat et d’innovation et anime le domaine du Biocontrôle depuis le centre Inra de Montpellier. En interaction avec le chef de département Santé des Plantes et Environnement, une équipe pluridisciplinaire composée de juristes, de chargés de valorisation, d’ingénieurs de propriété intellectuelle et des services financiers, elle met en place une stratégie concertée de partenariat afin de valoriser les travaux et résultats de recherche issus de l’Inra.

Le biocontrôle, une véritable richesse

Cécilia Multeau doit avoir une vision intégrée des recherches menées par l’Inra sur le biocontrôle et croiser cette offre avec les besoins des acteurs socio-économiques afin de construire une stratégie partenariale. Les connaissances techniques et pratiques développées au cours de sa carrière scientifique lui servent au quotidien. Spécialiste du biocontrôle, elle a elle-même travaillé en laboratoire sur le développement de produits de biocontrôle et connaît les délais et les besoins humains et matériels nécessaires à leur aboutissement. Cette expérience lui permet d’estimer le niveau de maturité d’un projet ou d’une technologie. Le métier de chargé de partenariat et d’innovation exige des qualités communes aux métiers de la recherche, dont le dynamisme et bien sûr, la curiosité associée à la rigueur. Traduire les résultats des laboratoires pour les partenaires nécessite de comprendre les attentes des deux acteurs et surtout de s’y intéresser.

Dès son arrivée, Cécilia Multeau confie : « J’ai particulièrement apprécié la richesse des projets de l’Inra, avec de très nombreux résultats transférables, d’innovations prêtes ou de réflexions suffisamment engagées pour envisager une collaboration avec des partenaires socio-économiques ». A l’écoute de l’opinion publique et des attentes socio-économiques, l’Inra travaille activement sur des alternatives et des pratiques plus raisonnées à l’utilisation de pesticides, comme les solutions de biocontrôle. Parmi les nouveaux projets du département Santé des Plantes et Environnement, Cécilia Multeau cite la méthode de l’entomovectoring. Un insecte auxiliaire est utilisé à la fois comme ennemi naturel d’un autre insecte ravageur de culture et comme « véhicule » pour délivrer dans la culture une substance naturelle permettant de lutter contre une maladie. Un projet de ce type est actuellement à l’étude à l’unité Pathologie Végétale de l’Inra à Avignon.