Année internationale de la préservation des glaciers : la communauté scientifique grenobloise se mobilise et ouvre ses portes !

COMMUNIQUE DE PRESSE REGIONAL - Les Nations Unies ont désigné 2025 comme l’année internationale de la préservation des glaciers, pour souligner leur rôle crucial sur la régulation du climat mais aussi les conséquences environnementales et sociétales de leur disparition. Les scientifiques des laboratoires du CNRS, d’INRAE, de l’IRD, de l’Université Grenoble Alpes associée à Grenoble INP – UGA, dont de nombreux laboratoires regroupés au sein de l’Observatoire des sciences de l’Univers de Grenoble (OSUG), ainsi que la Fondation Ice Memory, fondation sous égide de la Fondation UGA, proposent plusieurs temps forts à partir du 20 mars et tout au long de cette année pour sensibiliser le grand public et les décideurs à l’urgence de préserver les glaciers.

Publié le 19 mars 2025

© NICOLAS Bertrand / INRAE

Fort d’une renommée internationale et d’une expérience de plus de 80 ans dans l’étude des glaciers, c’est l’Institut des géosciences de l’environnement (IGE – CNRS/INRAE/IRD/UGA – Grenoble INP-UGA) qui ouvre cette Année internationale à Grenoble en proposant ce 20 mars une inauguration de ses nouvelles chambres froides en présence des représentants des tutelles et des partenaires. 

Pour le grand public, l’IGE propose du 20 mars au 6 juillet, une série d’événements ouverts à toutes et à tous pour mieux comprendre les glaciers et leur avenir : conférences, projections, discussions et concerts, afin de sensibiliser aux enjeux liés aux glaciers et au climat. Au fil des rencontres, des chercheurs et chercheuses partageront leurs travaux sur l’évolution des glaciers, leurs interactions avec l’océan et les impacts de leur disparition sur nos sociétés.

Bilan et conséquences globales de la fonte des glaciers

Partout dans le monde, nous assistons à une accélération de la disparition des glaciers directement liée à la hausse des températures et au dérèglement climatique provoqué par les activités humaines. Ainsi, dans certains massifs de la planète, c’est plus de 30% du volume des glaciers qui a disparu sur les 20 dernières années. Les conséquences de la disparition des glaciers sont multiples :

  • Hausse du niveau des mers : avec un potentiel de hausse du niveau des mers équivalent à +40 cm et dû à leur très forte sensibilité et réactivité au climat, la fonte des glaciers participe chaque année pour un tiers à l’élévation moyenne des océans. Au cours du XXe siècle, le niveau moyen global de la mer a augmenté d’environ 15 cm.
  • Evolution de la ressource en eau potable pour les populations : la neige saisonnière et les glaciers constituent les châteaux d’eau de notre planète. Dans des régions sèches (comme les Andes) ou en période estivale comme sous nos latitudes, la neige et les glaciers soutiennent les débits des rivières et des nappes. Par exemple, à la Paz en Bolivie, en saison sèche, plus de 30% de l’eau potable de la ville provient des glaciers.
  • Augmentation des risques d’origine glaciaire et hydro-glaciaire : avec le recul des glaciers ou l’augmentation des températures de l’air et donc des glaciers, le risque de formation de lacs (liée à la fonte) ou de déstabilisation de glaciers (liée au réchauffement de la glace) pourrait augmenter, ce qui nécessite évidemment une surveillance accrue de ces phénomènes.

Focus sur les travaux de l’IGE sur les glaciers Alpins

Les glaciers des Alpes reculent à un rythme que l’on n’avait jamais observé depuis le début des observations, c’est-à-dire depuis 150 ans. Dans les Alpes françaises, comme dans les Alpes suisses, italiennes ou autrichiennes, nous avons la chance de disposer d’observations très détaillées depuis de nombreuses décennies qui nous permettent de faire un diagnostic très clair de l’évolution des glaciers. Les variations de longueur sont mesurées depuis plus d’une centaine d’années et les bilans de masse annuels (différence entre l’accumulation neigeuse et la fonte) sont observés depuis le milieu du 20ème siècle. Grâce à ces observations détaillées réalisées notamment à l’IGE (au sol et par satellite), nous avons une idée très précise, non seulement de l’évolution des glaciers, mais surtout des causes qui provoquent un tel recul. Elles nous permettent aussi de tester nos modèles et de faire des projections dans le futur.

Quelques chiffres illustrent ainsi l’évolution spectaculaire des glaciers des Alpes françaises. Au cours du 20ème siècle, les glaciers ont perdu en moyenne 40 cm d’épaisseur de glace par an alors que, sur la dernière décennie, ils en perdent 1,5 m par an en moyenne. Les années les plus déficitaires sont celles des deux dernières décennies et, pour la seule année 2022, nous avons enregistré une perte spectaculaire puisque les glaciers alpins en France ont perdu en moyenne 3,5 m de glace, soit environ 6 % de leur volume.

A ce rythme, les petits glaciers ou ceux situés à plus faible altitude vont disparaitre et on estime que presque 75% de la superficie des Alpes glaciaires françaises aura disparu en 2050.

 

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