Changement climatique et risques

Quand les poissons du marais dévoilent leurs mystères

Dans le cadre du projet Mavi, les scientifiques de l'unité expérimentale de Saint-Laurent-de-la-Prée débutent une campagne de pêche scientifique avec des filets verveux qui se terminera en 2026. Objectif : caractériser les peuplements piscicoles dans les marais doux agricoles en fonction de différentes modalités de gestion de l’eau. Le protocole sera conduit sur 5 sites expérimentaux : la Réserve Naturelle de la Vacherie (en Vendée), le Marais de Voutron, le Marais de Saint-Laurent-de-la-Prée, le Marais du Transbordeur, le Marais de Brouage (en Charente-Maritime).

Publié le 07 mai 2024

illustration Quand les poissons du marais dévoilent leurs mystères
© INRAE

Le projet MaVi (Maintenir des marais vivants face au changement climatique), inclus dans le programme "Transition en territoires de l’agriculture, l’alimentation et l’environnement" (TETRAE) est coordonné par l’Unité expérimentale INRAE de Saint-Laurent-de-la-Prée et le Forum des Marais Atlantiques. D'une durée de cinq ans (2023-2027), il est co-financé par la Région Nouvelle-Aquitaine et INRAE, avec le soutien de l’Agence de l’eau Adour Garonne.

MaVi vise à analyser les interactions entre la biodiversité et la séquestration du carbone en réponse aux pratiques de gestion de l’eau ainsi que les conditions de pérennisation des circuits courts en élevage, pour accompagner et accélérer l’adaptation de l’agriculture des territoires de marais à la perspective de pénurie d’eau estivale annoncée. Il réunit pour cela neuf équipes de recherche et treize acteurs partenaires dont le Forum des Marais Atlantiques, co-porteur du projet.

 

Des lacunes de connaissances dans les marais doux agricoles

La plupart des recherches portant sur les poissons se concentrent sur les habitats des prés salés, des estuaires et des rivières, laissant un vide de connaissances concernant les marais doux agricoles. Ces écosystèmes anthropisés méritent une attention particulière afin de mieux comprendre le réseau trophique dans son ensemble. Les poissons jouent un rôle crucial en tant que prédateurs d'insectes et proies pour les oiseaux, et l'étude de certaines espèces peut également fournir des indications sur la qualité de l'eau. Des espèces menacées sont présentes, telles que l'Anguille d'Europe, classée comme "en danger critique d'extinction" sur la liste rouge de l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature).

 

Un stage de 6 mois pour évaluer l’impact de la gestion de l’eau sur les poissons

Une stagiaire aura pour objectif d'analyser et de comprendre le fonctionnement des populations de poissons à travers deux approches de gestion de l'eau dans le marais : la gestion traditionnelle et les gestions différenciées, prenant en compte la préservation de la biodiversité. L'analyse visera à déterminer s'il existe des différences entre les communautés de poissons en fonction de ces types de gestion de l'eau. De plus, le stage permettra de mieux comprendre l'impact du contexte paysager avec ses éléments fragmentant la continuité écologique (vannes, pelles, écluses, batardeaux), qui servent à maintenir des niveaux d’eau élevés au printemps dans le marais. Tout cela sera étudié en tenant compte des défis posés par le changement climatique.

Contact

Vincent Boutifard Coordinateur du projet MAVIUnité expérimentale Saint-Laurent-de-la-Prée

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