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Au Sénégal, INRAE mobilisé avec ses partenaires africains et français pour la transition des systèmes alimentaires

Une délégation d’INRAE conduite par son PDG s’est rendue au Sénégal du 24 au 26 janvier 2024, avec une délégation du Cirad. La seconde assemblée générale du partenariat TSARA (Transformer les systèmes alimentaires et l’agriculture par la recherche en partenariat avec l’Afrique) a permis de mettre en lumière les avancées concrètes de l’initiative, avec déjà plus d’une quarantaine de projets, et de valider son agenda scientifique et son plan d’action à 2 ans. En 2024, INRAE et l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA) en assureront la co-présidence, avec en outre une future contribution qui sera facilitée par la signature du premier accord-cadre entre les 2 instituts, consacrant ainsi les collaborations scientifiques existantes.

Publié le 31 janvier 2024

illustration Au Sénégal, INRAE mobilisé avec ses partenaires africains et français pour la transition des systèmes alimentaires
© INRAE

TSARA, une initiative internationale inscrite dans une démarche partenariale pour transformer les systèmes alimentaires  

La seconde assemblée générale de l’initiative internationale TSARA, qui rassemble désormais 25 membres (universités et organismes de recherche) ou membres associés, s’est tenue le 25 janvier à Saly au Sénégal. Elle a notamment permis de valider l’agenda scientifique de l’initiative et son plan d’action et d’accueillir 6 nouveaux participants. La co-présidence pour l’année à venir est confiée à Momar Talla Seck, président de l’ISRA, et à Philippe Mauguin, président-directeur général d’INRAE.

 

« TSARA est une initiative à dimension internationale qui propose une approche nouvelle pour les coopérations de recherche avec les partenaires du continent africain, connectant nos partenaires en Afrique, en Europe et dans le monde. Elles s’inscrivent parfaitement dans l’objectif porté conjointement par l’Union africaine et l’Union européenne, et dans l’agenda onusien sur les systèmes alimentaires » Philippe Mauguin

 

Pour contribuer aux objectifs de développement durable (ODD) de l’agenda 2030 de l’ONU, la transformation vers des systèmes alimentaires productifs, résilients, inclusifs et durables est nécessaire. Cette transformation doit permettre d’assurer la sécurité et la souveraineté alimentaires, de créer des emplois de qualité, tout en préservant les ressources naturelles telles que l’eau, les sols et la biodiversité, ainsi que la santé globale, en s’adaptant au changement climatique et en l’atténuant dans un contexte de croissance démographique. La transformation des systèmes alimentaires est l’un des 4 leviers d’action identifiés pour l’atteinte de l’agenda 2030.

TSARA s’inscrit dans le dialogue entre l’Union africaine et l’Union européenne et se fonde sur une co-construction entre institutions de recherche des 2 continents. L’objectif formulé par l’initiative TSARA est de développer une recherche partenariale pour la transformation des systèmes alimentaires, orientée vers la formation, le renforcement des capacités et l’impact, et l’appui aux politiques publiques en Afrique et en Europe.

Communiqué de presse

 

Des premiers projets TSARA sont engagés, associant INRAE, Cirad et de nombreux partenaires africains

Depuis son lancement en 2022, l’initiative a permis d’engager 2 grands projets pilotes portés par INRAE, le Cirad et des partenaires de 4 pays (Afrique du Sud, Maroc, Sénégal et Tunisie) : FAMA sur la nutrition du microbiote aux politiques publiques, et MAHDIA sur la synergie gestion de l’eau-alimentation-agroécologie.

 

 

Par ailleurs, une quarantaine de projets starters, d’interconnaissance ou des bourses de thèses adossés à des actions incitatives d’INRAE et du Cirad ont également été lancés, ce qui, avec les moyens d’animation du secrétariat et de mise en valeur des actions, représente un investissement significatif pour INRAE sur 3 ans, près d’1 million d’euros.

À INRAE, un soutien financier a en effet été mis en place depuis 2022 pour inciter les équipes INRAE à proposer avec leurs partenaires en Afrique dans la perspective de TSARA de nouveaux projets concrets et prometteurs. Deux ans plus tard, 17 projets favorisant l’interconnaissance entre chercheurs africains et français ont été financés par l’institut, ainsi que 22 projets dits starters, mobilisant au final l’ensemble des 14 départements scientifiques et associant plus d’une quarantaine d’équipes de recherche africaines, issues de 17 pays. La moitié des projets mobilisent également des équipes du Cirad. Enfin, les 3 premiers sujets de thèse en co-pilotage et impliquant également le Cirad sont en phase finale de validation, portant par exemple sur santé des abeilles et pesticides (l’apiculture comme levier de la transition agroécologique en zone tropicale).

La force de TSARA est d’ainsi pouvoir soutenir des actions de nature et envergure diverses et prometteuses, tout en créant de nouveaux de réseaux.

INRAE et le Cirad, un partenariat intégré porteur de résultats

Avec la volonté commune de développer une recherche au bénéfice des systèmes agricoles et alimentaires, et des ressources naturelles associées où qu’ils soient dans le monde, INRAE et le Cirad ont créé depuis 2015 une unité mixte d’appui aux relations internationales UMARI, afin notamment d’accompagner les partenariats de recherche à l’étranger, une démarche qui a permis de conduire de nombreux projets scientifiques dans le cadre de TSARA, avec les partenaires au Sénégal et dans d’autres pays africains.

Les 2 instituts soutiennent également des actions de formation avec l’accueil de jeunes chercheurs sénégalais dans les laboratoires d’INRAE et du Cirad et 2 chaires UNESCO : la chaire sur l’ingénierie des produits biosourcés qui associe l’université Gaston Berger et d’autres partenaires en Afrique, ainsi que le futur projet de chaire UNESCO à l’étude sur l’agriculture digitale.

 Des collaborations formalisées avec l’ISRA, partenaire privilégié d’INRAE au Sénégal

La venue de la délégation d’INRAE au Sénégal a permis de réaffirmer et de renforcer les collaborations avec ses partenaires sénégalais. INRAE et l’ISRA ont signé le 26 janvier leur premier accord-cadre de coopération, visant à formaliser les collaborations scientifiques entre les équipes de recherche des 2 instituts. 

L’ISRA est un partenaire majeur d’INRAE au Sénégal, sur des thématiques variées comme l’agriculture, l’alimentation, l’environnement, la santé globale. Les nombreux projets et initiatives communs s’inscrivent dans le cadre de projets bilatéraux et européens, et de leur participation à l’initiative TSARA.

L’accord-cadre offrira un cadre structuré renforcé pour faciliter ces collaborations. Il prévoit la mobilité entre les équipes de recherche, le développement de projets de recherche conjoints, la valorisation des résultats de recherche et le transfert de technologies. Il doit également faciliter la recherche de financements nationaux, régionaux et internationaux et permettre la participation conjointe à des programmes internationaux de recherche ou de formation.

Cérémonie de signature de l'accord cadre entre les présidents de l'ISRA et d'INRAE

 

Des dynamiques partenariales inscrites dans une démarche inclusive et ouverte à l’ensemble des partenaires de recherche

À l’occasion de la 4e édition des Rencontres francophones légumineuses (RFL) à Saly, une visite de terrain a eu lieu à Thiès sur les sites d’expérimentation du Centre d’étude régional pour l’amélioration de l’adaptation à la sécheresse (CEERAS). Ces rencontres, organisées pour la première fois en Afrique par le Cirad, INRAE, Terres Inovia et Terres Univia, portent sur les légumineuses adaptées aux climats tempérés ou tropicaux. L’autonomie protéique est un enjeu majeur autour du bassin méditerranéen, en Afrique subsaharienne et en Europe. Ces rencontres favorisent les opportunités d’interconnaissance dans ce domaine et ouvrent de nouvelles perspectives de collaborations et de recherche.

Les délégations d’INRAE et du Cirad ont également rencontré le Campus franco-sénégalais (CFS). Le CFS est incubateur de projets de coopération, dans les domaines de la formation, de la recherche et de l’innovation, entre établissements sénégalais et français pouvant associer des organisations internationales. Sa vocation première est de stimuler et d’accompagner la maturation et le développement de projets innovants. Ils peuvent réunir des acteurs franco-sénégalais issus de l’enseignement supérieur, de la recherche et du secteur privé ou encore des organisations internationales.

 

INRAE et les membres de l’Alliance Agreenium collaborent avec 5 partenaires de l’enseignement supérieur au Sénégal (École Polytechnique de Thiès, École supérieure Polytechnique, université Gaston Berger de Saint Louis, université de Thiès, université Assane Seck de Ziguinchor) dans le cadre d’un projet Erasmus mobilité internationale 2023-2025, pour la mobilité d’étudiants, doctorants et de personnels.

 

Enfin, le gouvernement sénégalais est membre de plusieurs initiatives internationales, impliquant des organismes de recherche français dont INRAE, l’initiative internationale PREZODE, l’initiative 4 pour 1 000, dont plusieurs organismes africains sont aussi membres, le Partenariat mondial sur les sols ou encore la Grande muraille verte pour le Sahara et le Sahel.

Visite des sites d’expérimentation du CEERAS à Thiès

 

Ariane LelahRédactrice

Contacts

Jean-François SoussanaVice-président international INRAE

Ségolène HALLEY des FONTAINESDirectrice des relations internationales, INRAE

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