illustration  Louis-Augustin Julien, un littéraire qui aime les chiffres
© INRAE, Bertrand Nicolas

Société et territoires 4 min

Louis-Augustin Julien, un littéraire qui aime les chiffres

Après une formation à Sciences Po, puis à l’ENA, Louis-Augustin Julien est entré à l’Inra en 2018 en tant que directeur du Financement et des Achats. Il est aujourd’hui directeur général délégué aux ressources (DGDR) d’INRAE. Il dirige notamment les ressources humaines, les affaires financières et juridiques, les systèmes d’information, la stratégie immobilière ainsi que la politique RSE de l’établissement.

Publié le 07 juin 2019

En tant que directeur général délégué aux ressources (DGDR) d’INRAE, Louis-Augustin Julien pilote l’ensemble des fonctions support de l’établissement. Il impulse les politiques en matière de ressources humaines, d’affaires financières et juridiques, d’achats, de gestion patrimoniale immobilière, juridique et des systèmes d’information, sans oublier les relations institutionnelles avec les ministères de tutelle (Recherche et Agriculture) et le ministère des Finances publiques ainsi que l’animation du dialogue social au sein de l’établissement. « Animer ce collectif des directeurs de l’appui au service de la science, impulser des dynamiques au sein de la direction générale et faire vivre le lien entre national et local, c’est extrêmement motivant au quotidien », s’enthousiaste-t-il.

« Impulser des dynamiques au sein de la direction générale et faire vivre le lien entre national et local, c’est extrêmement motivant au quotidien. » Louis-Augustin Julien

Louis-Augustin poursuivra la mise en place des transitions indispensables à la production d’une recherche équitable et bas carbone dans le domaine du numérique et de la responsabilité sociale et environnementale (RSE). « La dynamique collective impulsée par la direction générale depuis la fusion est extrêmement puissante : projet stratégique INRAE 2030, revalorisation des carrières avec la loi de programmation de la recherche, financements supplémentaires issus de France 2030, la démarche RSE de l’institut… Il faut continuer à faire vivre ces dynamiques. »

Les chiffres comme ancrage dans la réalité

Louis-Augustin se définit volontiers comme « un littéraire qui aime les chiffres ». Les chiffres, qu’il voit comme un ancrage dans la réalité, comme une transition nécessaire entre un projet et sa réalisation. C’est ainsi qu’il a conçu son rôle de directeur du Financement et des Achats lorsqu’il est arrivé à l’Inra en 2018 : renforcer le modèle économique de l’institut pour soutenir la recherche. À ce poste il a œuvré auprès de la direction générale à de nombreux chantiers opérationnels, dont celui de la fusion avec Irstea au moment de la création d’INRAE.

Avant d’entrer à l’Inra, Louis-Augustin a en effet passé 4 ans à la direction du budget du Ministère de l’économie et des finances. « A la sortie de l’ENA, je voulais comprendre comment fonctionne vraiment l’Etat. Or, la direction du budget est certainement la meilleure tour d’observation pour voir comment se prend la décision publique en France. Les choix viennent toujours du politique, la direction du budget est en appui dans un rôle d’expertise et de conseil d’abord, puis pour concrétiser cette vision politique, en gardant toujours neutralité et loyauté ».

Une carrière tendue vers la compréhension du monde

Après un bac littéraire, option mathématiques, Louis-Augustin intègre Sciences Po, une manière, selon lui, de ne pas choisir tant l’enseignement y est varié, entre le droit, l’économie, l’histoire, la philosophie politique... « Je suis entré à Sciences Po deux semaines après les attentats du World Trade Center. Ça marque ! C’est pour ça que j’ai beaucoup travaillé sur les questions internationales, notamment de sécurité. Un de mes mémoires de master en affaires internationales portait sur le terrorisme et la prolifération nucléaire. Et puis, peu avant la sortie de Sciences Po, un livre m’a marqué : « La chute de l’empire Andersen », ou comment un cabinet international d’audit fait faillite après avoir validé les comptes d’une société qui dissimulait ses dettes. Alors, pour compléter ma formation et comprendre les rouages des entreprises, j’ai fait, entre 2006 et 2008, deux ans d’audit financier dans les secteurs de l’industrie et de l’énergie. Mais cette expérience riche, qui me sert encore beaucoup, m’a vite paru manquer d’action. Pour élargir mon horizon, et un peu par défi, j’ai décidé de passer l’ENA ».

Un parcours international

Juste avant de préparer le concours, Louis-Augustin réalise un tour du monde en sept mois. L’étranger l’a toujours attiré, il avait déjà fait auparavant une année d’études en Allemagne et un stage à l’ambassade de France en Irlande. Hors de son pays, de sa langue, de sa zone de confort, les expériences lui apparaissent plus intenses, plus riches, il faut constamment s’adapter. Le lendemain de son admission à l’ENA, lorsqu’on lui demande où il veut aller, il répond simplement « loin » et s’embarque pour quatre mois en Nouvelle-Zélande, où il travaille à l’ambassade et rencontre son épouse britannique. Le deuxième stage de sa scolarité est en apparence moins exotique, à la préfecture de Périgueux, mais que l’on ne s’y trompe pas… « C’était une vraie découverte de terrain, un poste qui permet d’avoir un impact sur les problèmes concrets de nombreux acteurs aussi bien publics que privés. J’y ai aussi trouvé une forme d’authenticité dans les rapports humains qui me parle. » se souvient-il. En charge notamment de la sécurité publique et de la gestion des crises, la préfecture est au cœur des missions régaliennes de l’Etat. Un travail plein de sens, porté vers l’action, et où l’on comprend la notion d’urgence quand on est confronté à des accidents ou catastrophes naturelles !

Maintenant en poste à l’Inra, Louis-Augustin se consacre à la recherche publique, conscient des enjeux pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement. « La recherche, j’y crois. Il faut faire avancer la connaissance et innover. C’est le cœur du réacteur à l’Inra, et c’est vital pour notre avenir commun ! » conclut-il.

Pascale Mollier Rédactrice

Le centre