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L’Inra crée Ferticap et Siclex : deux dispositifs expérimentaux pour des élevages de chèvres et des prairies durables

COMMUNIQUE DE PRESSE - Mardi 30 avril 2019 à Lusignan, Philippe Mauguin, Président directeur général de l’Institut national de la recherche agronomique et Alain Rousset, Président de la Région Nouvelle-Aquitaine, ont inauguré les dispositifs expérimentaux Ferticap et Siclex en présence d’Abraham Escobar Gutiérrez, Président du centre Inra Nouvelle-Aquitaine-Poitiers.

Publié le 02 mai 2019

illustration L’Inra crée Ferticap et Siclex : deux dispositifs expérimentaux pour des élevages de chèvres et des prairies durables
© INRAE

Ferticap : un dispositif expérimental sur la reproduction caprine pour favoriser des systèmes d’élevage caprin durables

La France est le premier pays européen pour la production et la transformation du lait de chèvre. En France, la Nouvelle-Aquitaine est la première région productrice de lait et de fromage de chèvre, avec 34 % des chèvres laitières françaises et 44 % du volume national de lait collecté et transformé. 

 

À Lusignan, Ferticap contribue – avec le dispositif Patuchev – aux recherches du centre Inra Nouvelle-Aquitaine-Poitiers sur la durabilité des systèmes caprins laitiers. Patuchev, inauguré en 2013, se consacre à l’alimentation des chèvres à base d’associations graminées – légumineuses fourragères. Ferticap développe et apporte aux éleveurs des outils et techniques innovants en matière de reproduction.

 

Ferticap développe et apporte aux éleveurs des outils et techniques innovants visant à améliorer la maitrise de la reproduction depuis l’élevage des jeunes jusqu’à la mise-bas en élevage après l’insémination. Ce dispositif unique et original s’appuie sur un réseau d’éleveurs ; il comprend des installations d’élevage et des laboratoires d’analyse et de cryoconservation. Les voies explorées grâce à ce nouveau dispositif concerneront le développement de méthodes alternatives à l’usage d’hormones pour la synchronisation des chaleurs, la production optimisée de la semence destinée à l’insémination, ou encore l’étude des conditions d’élevage sur le potentiel reproducteur des jeunes animaux.

 

L’Inra de Lusignan a développé de longue date des relations solides avec la filière caprine, les éleveurs de chèvres et le développement agricole. L’institut s’appuie notamment sur les réseaux régionaux Rexcap et Redcap, sur le réseau d’éleveurs de Ferticap et sur la nouvelle Unité mixte technologique Systèmes caprins durables de demain (UMT SC3D), créée avec l’Institut de l’élevage. Les partenaires institutionnels territoriaux sont aussi déterminants et la Région Nouvelle-Aquitaine et l’Europe soutiennent le nouveau dispositif Ferticap.

Siclex : un simulateur de climats extrêmes pour étudier l’adaptation des prairies au changement climatique

Dans le monde, les prairies représentent la majorité de la surface agricole utile. Bénéfiques à l’environnement et sources d’autonomie pour les éleveurs, elles pourraient permettre à l’agriculture de relever le défi de l’adaptation au changement climatique. Mais comment les prairies réagiront-t-elles face au manque d’eau, combiné à des températures et des teneurs en CO2 plus élevées ?

 

À Lusignan, un Simulateur de climats extrêmes (Siclex) permet de mener des expérimentations sur l’adaptation des prairies au changement climatique. L’équipement a été financé grâce à un partenariat entre l’Europe, l’Inra, la Région Nouvelle-Aquitaine et la Fondation Xavier Bernard.

 

Siclex associe plusieurs équipements et innovations pour simuler des climats extrêmes. Un abri mobile intercepte la pluie au-dessus d’une parcelle pour simuler une sécheresse, un dispositif de chauffage de la végétation crée des conditions de chaleur et à terme, un système d’enrichissement de l’air en CO2 viendra compléter le dispositif. Des mesures automatisées permettent d’évaluer l’impact de ces climats extrêmes sur les espèces prairiales. Siclex dispose également d'un système d'irrigation et permet de modifier la qualité du rayonnement sur les plantes.

 

Philippe Mauguin précise : « L’Inra prend toute sa part pour aider l’agriculture à faire face au défi du changement climatique. Nous menons des expérimentations en conditions réelles et concevons des solutions innovantes en partenariat avec le monde agricole pour favoriser une meilleure adaptation des pratiques aux aléas climatiques. C’est ce que nous souhaitons démontrer aujourd’hui à Poitiers au travers de ces deux dispositifs expérimentaux ».

 

À propos du centre Inra Nouvelle-Aquitaine-Poitiers

Le centre Inra Nouvelle-Aquitaine-Poitiers rassemble environ 230 personnes dans 10 unités implantées à Lusignan et Rouillé (86), à Chizé (79), au Magneraud et à Saint-Laurent-de-la-Prée (17). Ses recherches et ses expérimentations portent sur l’agroécologie et la gestion durable des prairies, des productions animales et des territoires. Multidisciplinaire, il s’appuie sur la zootechnie, la génétique, l’amélioration des plantes, l’écophysiologie végétale et l’écologie. Différentes formes d’agriculture sont prises en compte, avec une orientation forte vers des alternatives aux modèles conventionnels, vers l’élevage en agriculture biologique et vers la polyculture-élevage.
Les travaux du centre Inra s’inscrivent dans les priorités du territoire régional : l’équilibre cultures-élevage, l’adaptation au changement climatique, la préservation de la ressource en eau et de la biodiversité, ainsi que la compétitivité des secteurs agricoles et agroalimentaires. En contribuant aux orientations de l’agroécologie, ils répondent à un chantier prioritaire pour l’Inra d’ici à 2025 : améliorer les composantes économiques, environnementales et sociales de l’agriculture.

À propos de l’Inra
Créé en 1946, l’Inra est actuellement le premier institut de recherche agronomique en Europe avec 8 417 chercheurs, ingénieurs et techniciens permanents, au 2e rang mondial pour ses publications en sciences agronomiques, l’Inra contribue à la production de connaissances et à l’innovation dans l’alimentation, l’agriculture et l’environnement.
L’Institut déploie sa stratégie de recherche en mobilisant ses 13 départements scientifiques et en s’appuyant sur un réseau unique en Europe, fort de plus de 200 unités de recherche et de 50 unités expérimentales implantées dans 17 centres en région. L’ambition est, dans une perspective mondiale, de contribuer à assurer une alimentation saine et de qualité, une agriculture compétitive et durable ainsi qu’un environnement préservé et valorisé.

 

Des partenaires institutionnels territoriaux déterminants

La construction de Ferticap, d’un coût total de 1 430 000 €, a été cofinancée par l’Inra (390 000 €), la Région Nouvelle-Aquitaine (340 000 €) et l’Europe avec le Fonds européen de développement régional (700 000 €).

Siclex a été réalisé dans le cadre du programme Econat du Contrat de projet État-Région 2013-2020. Il a reçu le soutien de l’Europe (Feder), de l’Inra, de la Région Nouvelle-Aquitaine et de la Fondation Xavier Bernard, qui ont pris en charge respectivement 57, 24, 15 et 4 % des 655 000 € de l’équipement.

Logos inauguration Ferticap et Siclex. © Inra
Logos inauguration Ferticap et Siclex © Inra