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La lécithine de colza, un émulsifiant naturel vecteur d’acide α-linolénique, a des effets bénéfiques sur le microbiote intestinal

Les lécithines végétales peuvent remplacer certains additifs semi-synthétiques qui altèrent notre microbiote intestinal et qui sont associés à un risque métabolique accru. Des chercheurs ont exploré le potentiel de la lécithine de colza, car celle-ci présente l’avantage d’être produite localement et contient un oméga 3 essentiel.

Publié le 29 avril 2024

illustration La lécithine de colza, un émulsifiant naturel vecteur d’acide α-linolénique, a des effets bénéfiques sur le microbiote intestinal
© INRAE

Émulsifiants et stabilisants largement utilisés par l’industrie agro-alimentaire, les lécithines sont des mélanges complexes de lipides composés à plus de 50 % de phospholipides. Leur marché est actuellement en plein essor. Les lécithines végétales représentent en effet l’émulsifiant naturel le plus répandu de notre alimentation et, à ce titre, peuvent constituer une alternative avantageuse à certains additifs semi-synthétiques pouvant altérer notre microbiote intestinal. Selon différentes données in vitro et précliniques dans la littérature scientifique, la supplémentation en lécithines végétales améliore l’absorption intestinale des lipides, dont les acides gras essentiels. Chez l’être humain, en conditions pathologiques, la lécithine de soja serait également associée à des effets liporégulateurs, anti-inflammatoires et antioxydants. À ce titre, les lécithines végétales en tant que compléments alimentaires pourraient exercer un rôle préventif dans les désordres métaboliques et cardiovasculaires liés à l’alimentation occidentale. Néanmoins, en tant qu’ingrédient dans les aliments transformés, l’impact des lécithines sur le métabolisme lipidique et la santé métabolique demeure controversé. De plus, la lécithine de soja soulève actuellement des questions du point de vue de son impact environnemental et il est nécessaire de développer le recours à des sources plus locales.

Les chercheurs ont exploré le potentiel de la lécithine de colza qui est produite localement. Cet ingrédient présente aussi l’intérêt, d’un point de vue nutritionnel, d’être une source d’acide α-linolénique (ALA), un oméga 3 essentiel.

Les données précliniques obtenues lors de ce projet indiquent que la consommation de lécithine de colza assure un statut satisfaisant en oméga 3 dans l’organisme, autant qu’une huile sans induire d’altération métabolique ou inflammatoire, comme dans le cadre d’un régime riche en graisses et pauvre en fibres mimant l’alimentation occidentale. De plus, la lécithine de colza semble engendrer des effets bénéfiques spécifiques sur le microbiote intestinal, en favorisant une plus grande diversité de bactéries. L’augmentation de bactéries intestinales réputées bénéfiques observée chez les animaux ayant consommé de la lécithine de colza était même associée à la présence de molécules lipidiques typiques des lécithines dans les fèces, ce qui suggère un rôle direct de la lécithine de colza sur le microbiote intestinal qu’il conviendra de confirmer par des études chez l’humain.

Ces données soulignent ainsi un potentiel intéressant de valorisation nutritionnelle de la lécithine de colza, comme substitut prometteur aux émulsifiants synthétiques, dont les effets santé demeurent néanmoins à être validés chez l’être humain.

Référence : https://doi.org/10.1016/j.jff.2023.105540

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